Bilan climatique 2024

Climat et météo de l’année 2024 sur le Val d’Ille-Aubigné

par Vincent Dubreuil, LETG, Université Rennes 2

Après deux années exceptionnellement chaudes en 2022 et 2023, l’année 2024 pourrait apparaître comme une année moyenne du point de vue des températures.

En réalité, à Melesse comme à Feins (les deux communes sur le territoire où on dispose d’une longue série de mesures), la température moyenne de 2024 est 0,4°C plus élevée que la moyenne des trente dernières années.

graphique températures quotidiennes et écarts aux moyennes à Feins en 2024

A Feins il s’agit de la 7e année la plus chaude et à Melesse la 5e depuis le début des mesures. 2024 prolonge donc la tendance au réchauffement climatique, les sept années les plus chaudes étant toutes postérieures à 2014 (Feins) et 2018 (Melesse). La plupart des mois se situent un peu au-dessus des normales à l’exception de juillet et septembre, légèrement déficitaires. Le plus marquant est le mois de février : avec un écart de plus de 3 degrés au-dessus de la normale, c’est le mois de février le plus chaud jamais enregistré.

illustration températuresPeu d’autres records ont été battus, le nombre de jours de gel (dernière gelée de l’hiver assez précoce le 6 mars) et de jours chauds est proche des normales ainsi que les extrêmes : -5,5°C (Feins) et -6,9°C (Melesse) mesurés les 19 et 20 janvier et de 33,9°C (Feins) et 34,9°C (Melesse) le 31 juillet. Une seule nuit tropicale (température constamment supérieure à 20°C) a été enregistrée sur le territoire dans la nuit du 11 au 12 août.

Du coté des précipitations, 2024 a été une année plutôt bien arrosée mais sans atteindre des valeurs record.

graphique précipitations Melesse en 2024

graphique précipitations Feins en 2024

Le total annuel est de 807 mm à Melesse (5e année la plus arrosée depuis 1994) et 877 mm à Feins, assez loin derrière les deux années 2000 et 2001 où plus d’un mètre de pluie avaient été mesurés. L’excédent sur le territoire est d’environ 10 à 15%. Si la pluviométrie a été plutôt régulière jusqu’à l’été, l’année se termine par deux mois déficitaires (novembre et décembre) suivant deux mois particulièrement excédentaires : plus de 100 millimètres mesurés en septembre et octobre. C’est d’ailleurs pendant ces mois que les plus forts totaux quotidiens ont été enregistrés : 52mm à Feins le 7 septembre et 32 mm à Melesse le 21 octobre.

L’impression de temps maussade a surtout dominé en raison d’un faible ensoleillement : à Rennes il faut remonter à 2000 ou 1993 pour retrouver un nombre d’heures de soleil équivalent ou inférieur à celui de 2024 (globalement déficitaire de 15%).

illustration tempêtePlusieurs épisodes tempétueux se sont également produits sur le territoire : la dépression Irene mi-janvier puis la tempête Nelson (93 km/h le 28 mars), Kirk les 9-10 octobre, Caetano les 19-20 novembre (chutes de neige, fortes rafales de vent et première gelée de l’hiver) et Enol le 22 décembre.

Mais la tempête la plus marquée sur le territoire aura été Darragh dans la nuit du 7 au 8 décembre avec plus de 100 km/h mesurés à Feins, de nombreux arbres déracinés et quelques 20 000 foyers privés d’électricité en Ille et Vilaine.

Les conditions climatiques changent d’une année sur l’autre et elles impactent fortement le territoire. C’est pour cela qu’il est urgent d’agir pour lutter contre le changement climatique :

  • en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre (atténuation) : produire des énergies renouvelables, privilégier les modes de transports plus doux, réduire nos consommations d’énergie, …
  • et en se préparant (adaptation) à un climat encore plus chaud et irrégulier dans le futur : végétaliser les centre-bourgs pour lutter contre les îlots de chaleur, adapter nos logements au confort d’été, prévenir les risques de ruissellement, …